De la pluralité des ordres ? Les problèmes d’environnement et de développement durable à la lumière de la théorie de la justification
Selon une approche courante en économie, mais aussi dans d’autres sciences sociales, les objets auxquels s’intéressent les chercheurs sont insérés par eux dans un système étroit de déterminations ou de relations qui conduisent ces chercheurs à retenir une définition univoque de l’être et du comportement des objets étudiés. Ainsi, dans le champ économique, qu’ils soient producteurs ou consommateurs, les agents sont habituellement dotés d’une fonction unique et cohérente de préférences ou d’objectifs qui expliquent de façon unifiée leur comportement sur les différents marchés sur lesquels ils opèrent. Les transactions portent sur des biens qui, au-delà d’une grande hétérogénéité empirique, ont en commun un même statut d’objets à disposition des agents et quelques propriétés minimales, comme leur finitude spatio-temporelle et leur appartenance à des classes d’équivalence qui rendent possibles leur dénombrement et leur entrée dans le royaume des quantités et des prix. Entre la caractérisation des agents, celle des biens et celle du système qui résulte de leur mise en relation, il existe une relation de codétermination telle que se forme un monde unique logiquement clos sur lui-même…
Auteur : Olivier Godard
Lavoisier | Géographie, économie, société
2004/3 – Vol. 6
pages 303 à 330
ISSN 1295-926x